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Avis de l’ANSES sur la classification de la vitamine D en tant que perturbateur endocrinien

L’ANSES déconseille d’inclure la vitamine D3 dans la liste des substances à afficher comme perturbateur endocrinien sur les produits alimentaires, dans le cadre de la loi AGEC.

 

1. Contexte

Deux projets d’arrêtés listant les substances présentant des propriétés de perturbation endocrinienne et indiquant les modalités d’information au consommateur de ce caractère de perturbateur endocrinien ont été notifiés par la France à la Commission Européenne. Ces arrêtés s’inscrivent dans le cadre de la loi AGEC et de son décret d’application n° 2021-1110 relatif à la mise à disposition des informations permettant d’identifier les perturbateurs endocriniens dans un produit.

Ainsi, la vitamine D3 ou cholécalciférol y est citée en tant que potentiel perturbateur endocrinien. Cette classification s’appuie sur une évaluation de l’ECHA de la vitamine D3 en tant que rodenticide dans le cadre de la règlementation biocide. Cependant, il est à noter que l’analyse de l’ECHA exclut l’usage alimentaire et médical de son champ d’application et ne remet pas en question la sécurité de la vitamine D. De nombreux commentaires vis-à-vis de l’arrêté listant la vitamine D en tant que perturbateur endocrinien ont été faits. La Hongrie avait ainsi émis un avis circonstancié, la France devant ainsi apporter une réponse argumentée à la Commission Européenne. Les autorités françaises ont donc saisi l’ANSES pour la rédaction d’un avis relatif à classification de la vitamine D en tant que perturbateur endocrinien.

Pour rappel Les recommandations sanitaires françaises pour la vitamine D dans les compléments alimentaires est de 50µg/j maximum pour les plus de 10 ans et 25µg/j maximum pour les moins de 10 ans.

 2. Conclusion du rapport

Dans son rapport, l’ANSES déconseille d’inclure la vitamine D dans la liste des substances comme perturbateurs endocriniens à afficher sur les produits alimentaires. Bien que l’ANSES reconnait certaines caractéristiques de perturbateur endocrinien, le rapport souligne que classer la vitamine D3 pourrait avoir un impact négatif sur la perception de la vitamine D par le consommateur et donc l’empêcher de se supplémenter en vitamine D. Selon l’ANSES, « les apports journaliers de vitamine D associés à la consommation d’aliments sont inférieurs à la limite supérieure de sécurité définie pour le cholécalciférol et que, de plus, un évitement de ces produits accentuerait la situation de mauvaise couverture des besoins qui concerne déjà une fraction importante de la population ».

A noter que l’ANSES incite à ce que le même raisonnement pourrait être appliqué à d’autres nutriments, tels que l’iode, qui présenteraient « des effets délétères par perturbation du système endocrinien à fortes doses alors qu’ils sont bénéfiques pour la santé humaine à des doses plus faibles ».

 3. Conséquences au niveau du secteur des compléments alimentaires

Le ministère de la santé devrait suivre l’avis de L’ANSES ce qui conduirait à la suppression de la vitamine D de la liste des substances à afficher sur l’étiquetage en tant que perturbateur endocrinien.  Les mobilisations, notamment des syndicats, auprès du ministère de la Santé et de la Prévention et du ministère de la Transition Environnementale sur le sujet continuent.

Information complémentaire : Karine Denieul

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Lien vers l’article de l’ANSES « Vitamine D : pas d’affichage PE pour les produits alimentaires » : https://anses.fr/fr/vitamine-d-pas-affichage-perturbateur-endocrinien-produits-alimentaires[SW1]

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